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recueil de poèmes sur mes états d'âme

Je me souviens...

Publié le 30 Janvier 2020 par Lourenço Pereira Rosa Maria

 

J'avance sur ce chemin aride, cette vie sans mon père. Cette guerre qui me l'a ôté, comme on vole un père à son enfant. Une enfant qui a pleuré sa mort, et qui a appris que la vie doit continuer, toujours et encore...

 

Je me souviens de mon frère, Fernando, qui avait un trou dans son pantalon, et je me souviens qu'avec un petit bout de tissu, en panure, je lui ai réparé ! Un trou au fond du pantalon, mais tant mieux, parce que je lui avait cousu la pièce dans le mauvais sens de la panure !! Ça se verra pas, dit-il !! Qu'est-ce qu'on a rit !!!

 

Je me souviens que je disais toujours : la Vierge Marie était couturière et le père de Jésus charpentier. Moi je veux être comme Marie, couturière !! Et je l'ai été, comme elle, j'ai appris à tout faire, et je savais tout faire !!!

 

Je me souviens qu'un jour ma grand-mère était partie chercher de l'eau dans une jarre et quand elle a soulevé le couvercle, la grenouille que j'avais mis dans la jarre, s'était cachée sous le couvercle et lui avait sauté dessus !!! Catalina, esta niña me va à matar !! ( Jacqueline, cette fille va me tuer!!)

 

Je me souviens d'un jour où j'étais en train de m'enrouler autour d'un rideau de la maison, et je m'y étais tellement enroulé, que ce jour-là, la terre avait un peu tremblée et je bougeais dans tous les sens, mais je n'avais pas pu me dérouler !! 

 

Je me souviens du bruit des avions de guerre qui survolaient le village et du bruit que ça faisait, comme j'avais peur et j'allais me coucher sous le lit, en me bouchant les oreilles...

 

Je me souviens que j'étais toute chétive et que je prenais la petite chaise en bois que m'avait offert mon Papa,  que j'allais toute seule à l'église, et que je marchais le long de son couloir pour venir m’asseoir tout devant, pour mieux entendre le prête...J'entendais toutes les personnes rire autour de moi, de voir une si petite chose comme moi, agir ainsi !! Et pour pas que le prêtre les entende, elles mettaient les mains devant la bouche pour rire !!

 

Je me souviens aussi que nous n'étions pas riche, et que j'allais ramasser des petits restes de charbon, là où on le fabriquait pour pouvoir le revendre, en sac. Je partais avec ma mère et je grattais la terre avec mes doigts pour récupérer le charbon, pour pouvoir chauffer notre nourriture. Mes doigts sont tout crochus !! T'imagines, des si petits doigts qui grattent le sol pour prendre quelques brins de charbon !!! Moi qui était toute petite !! Ma mère se servait d'une grande boîte de tomates, nous y faisions des petits trous sur les côtés et nous suspendions la boîte à l'aide d'une petite corde, on y mettait une grille et on pouvait réchauffer le repas !! Quand on a peu de moyens, on a pas le choix !

 

Je me souviens de tant de choses encore, de tout, comme si c'était hier !!

 

Je te l'ai peut-être raconté... tu sais... je ne m'en souviens pas, mais c'est pas grave... je ne me souviens plus que de ça...et puis c'est pas grave non plus, je vais encore te le raconter... parce que je n'ai rien d'autre à raconter...

 

Tu sais... je ne me souviens plus de ce que je viens de manger, mais je me souviens de tout ça... qu'est ce qu'on a pu passer dans la vie, et puis, tu sais, je suis encore là, tu vois... à 86 ans !!!

 

Tu sais... la seule chose que je demande à Dieu, c'est de me permettre de garder encore assez de mémoire pour subvenir à mes besoins... si un jour je perds la tête, surtout, qu'il n’emmène avec lui...

 

Je ne sais plus, si ton frère vient dormir ce soir ou s'il vient manger...mais il m'a fait de petites pancartes, là à côté du téléphone !!! Là, il y a écrit : Si vengo à comer, o, no vengo à comer !! (oui, je viens manger, ou, non je viens pas manger!!)

Et en dessous, il y a écrit : Si duermo, o, no duermo !!! (oui, je viens dormir, ou, non je ne viens pas dormir!!)

 

J'ai vraiment beaucoup de chance, parce que j'ai des enfants formidables, qui pensent à moi, et tu sais, toutes les mères n'ont pas cette chance là !! Et moi, je remercie Dieu, chaque jour, pour la chance que j'ai de vous avoir !!

 

Il n'y a pas un jour que je ne le remercie pas !!!

 

Tu sais, je me souviens de tout ça, mais je te l'ai déjà sûrement raconté mille fois, mais c'est pas grave, je vais te le raconter une autre fois, parce que c'est tout ce dont je me souviens...

 

 

Je t'aime Maman...

 

 

Te quiero por todo lo que has echo por mi, todas esas veces que estuvé malita y que estabas tu à mi lado... Todo lo que hiciste por mi y por todos nosotros, todos tu sacrificios, y por habernos quéridos todos iguales y de todo tu corazon !!

 

(Je t'aime pour tout ce que tu as fait pour moi, pour toutes ces fois où j'étais malade y tu étais avec moi....tout ce que tu as fait pour moi, et pour nous tous, tous tes sacrifices, et pour nous avoir aimé tous pareil, et avec tout ton cœur !!!)

---------

J'espère un jour, me souvenir de tout ça, de toutes tes histoires vécues, et si un jour, je ne me souviens plus du présent, j'espère me rappeler à mon tour, ton amour, et ce que tu as fait de moi...de qui je suis...

 

Alors je t'écris en mots, pour ne pas t'oublier Maman... que le Bon Dieu puisse te faire garder encore un peu de ta mémoire, pour que tu continues à me raconter toutes ces histoires, inlassablement, comme tu le fais aujourd'hui !!

 

Et si un jour, tu oublies qui je suis, et surtout qui tu es, j'espère que tu n'oublieras jamais, comme je t'aime et comme je t'ai aimé...

 

 

 

 

 

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Un rêve mis de côté

Publié le 25 Janvier 2020 par Lourenço Pereira Rosa Maria

 

J'ai touché du bout du doigt,

Ce petit rêve un peu fou.

Que j'avais caché en moi,

Sans aller jusqu'au bout.

 

Je l'avais mis de côté,

En refermant un tiroir.

Et les années ont passées,

Avec elles, mon espoir...

 

Il m'a fallu un déclic,

Puis ce petit ras-le-bol...

J'ai fait mon pronostic,

Effectué un survol...

 

Remis ma vie en question,

Sur ce que j'avais laissé...

Calculé ma position,

Sur ma vie et son tracé...

 

Je n'ai pas de regret, non,

Juste un point différent.

Je me dis que c'est trop con,

Qu'il est là, le vrai moment...

 

J'ai pris la clé dans mes mains,

Comme si c'était un trophée...

Mon rêve sans lendemain,

Ne m'avais jamais lâchée...

 

J'ai touché du bout du doigt,

Ce petit rêve un peu fou...

Je n'ai pas perdu la foi,

Je vais aller jusqu'au bout...

 

Je l'avais mis de côté,

Rangé aux oubliettes...

Le passé m'a rattrapée,

Nous avons fait causette...

 

Il m'a fallu un déclic,

Ce face à face avec lui...

Pour faire le diagnostic,

Qu'il est temps de dire oui !

 

 

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Humilité

Publié le 9 Janvier 2020 par Lourenço Pereira Rosa Maria

Quand on a travaillé comme moi, auprès de tant de personnes âgées, ou malades depuis plus de 33 ans, on a un panel de vision différente de la vie.

Je ne détiens aucun absolu, mais je garde une humilité et un vision élargie des conditions de vies de beaucoup de personnes.

Toutes ces années finalement, je les bénis, parce qu'elles ont fait de moi, une personne sensible au bien être des autres...

Aide à domicile, c'est plus qu'un métier, c'est entrer dans la maison de chacun, avec tout ce que ça implique...c'est une intrusion également émotionnelle, car on devient aussi le confident de celui pour qui on travaille...

Ils m'ont tous appris, chacun avec leurs blessures, avec leurs passé, avec la guerre, car nombres d'entre eux, étaient des enfants de la guerre.

Ces guerres qu'on voit en films ou en jeux vidéo et qui stimulent une jeunesse qui n'a pas côtoyé les vrais rescapés de guerres ou ceux qui ont comme mes parents dû quitter un pays sous une dictature...une vraie...

Des gens qui ont travaillé des 60 heures pour relever une France qui avait subi un trauma, pas seulement la France, mais surtout des humains qui se sont battus pour elle, et tous ceux qui sont morts pour elle.

Tous ces gens pour qui j'ai travaillé ont été le plus bel enrichissement de ma vie, et franchement, si je devais revenir en arrière, je pense que je choisirais encore ce métier, parce qu'il est vivant, enrichissant, humain et qu'il nous évite de nous centrer sur nous-même...

Je crois au final, que c'est ce qui manque aujourd'hui, plus que jamais, à la France...

L'ouverture à l'autre, l'écoute... On a beau parler d'entre-aide, mais il y a si peu de gens qui le font...

Je l'ai tellement vu autour de moi... Quand je vois des gens, passer devant les bénévoles du Resto du Cœur, passer devant des SDF...et ne même pas se tourner vers eux, ou leur donner juste un bonjour ou un regard, qui fait que celui qui le reçoit aurai le sentiment de se sentir un peu plus humain...

Parfois, on traite mieux nos animaux domestiques...

Les gens se plaignent toujours, mais que font t-il au final pour se sentir bien ?

Se lèvent-il le matin en se disant qu'ils sont heureux d'avoir la santé, une belle maison, individuelle ou pas, peu importe, un travail qui leur permette de mieux vivre, l'envie de vivre bien tout court ?

On peut se plaindre toujours et encore, mais si on est pas heureux déjà de vivre, on peut toujours et encore se plaindre de ne pas avoir tout ce qu'on désire comme un enfant gâté pourri, qui veut toujours plus et encore plus...

On oublie qu'on a l'essentiel : La santé, rien que ça, ça devrait redonner le sourire !!

Gagner plus, pourquoi faire, cela rend t-il vraiment plus heureux ?

 

Faire grève à tout bout de champs alors qu'on gagne tant d'avantages et de bons salaires, pourquoi faire ? Cela rend t-il vraiment heureux ?

Je crois qu'on peut faire toutes les grèves du monde, pour essayer de gagner plus, pour pouvoir au final dépenser plus...C'est bien connu, plus on a, plus on en veut... mais il faut être réaliste aussi, on remarque également, que moins on travaille, moins on en veut aussi...

L'argent n'est jamais tombé du ciel, on doit se lever pour aller le gagner. Si on ne le fait pas, on peut vivre aussi des aides de l'état, ce même état, que l'on condamne toujours, mais qui au final, donne droit à des allocations en tout genre...On ne se plaint pas de ça, alors pourquoi se plaindre du reste.

Les réformes, sur la retraite, bien sur qu'il en faut, parce que l'on vit plus vieux, et que moins de gens travaillent, donc ne cotisent pas, et qu'on le veuille ou pas, si un jour le privé disparaît, je veux bien qu'on me dise où on va trouver le salaire qui permet au public de toucher le sien.

Certains du public se plaignent, pas tous, heureusement...Mais cette inégalité qui a toujours séparé le public du privé, ne les a jamais choqué, ni dérangé, du moment qu'on touche pas à leurs statuts.

C'est comme par hasard, quand on essaie de niveler les statuts que ça dérange. Alors on accuse l'âge de la retraite, la retraite à point, etc... Mais le privé, ça fait bien longtemps qu'il est à ce régime...S'il était si mal, comment ça se fait, que le privé ne se mette jamais en grève?

Quand les syndicats, disaient qu'ils souhaitaient une révision de la réforme, ils mentent. Ils ne la veulent absolument pas cette réforme, il ne veulent surtout pas en discuter... Ils ne veulent surtout pas d'égalité avec le privé c'est tout... Ils ne veulent pas qu'on puisse un jour toucher leur statuts d'aucune manière qu'elle soit.

Je crois surtout qu'un système qui reste privilégié, devrait s'il est tourné un peu plus vers l'autre, celui qui l'est moins, se dire que ce serai bien. C'est pas ça, la vraie égalité? pas de différences? Ensembles, et se soutenir pour que cette France travaille mieux, en ai surtout envie, et gagne suffisamment pour que les futures retraites, celles de nos enfants aient un vrai avenir.

Si on travaille aujourd'hui, on épargne pour demain, pour eux. 

C'est ainsi qu'ont pensé nos parents, nos grands-parents, et aujourd'hui, si nous avons tant de privilèges, nous le leurs devons à eux surtout, eux qui n'ont pas eu peur de travailler dur, et qui grâce à leur sueur, ont accru l'économie de notre si beau Pays.

Je n'ai jamais fait de grève pour me plaindre de telles ou telles conditions sur ma vie, parce que le bonheur n'est pas là où on le cherche, dans l'argent ou les plaisirs futiles ,il est surtout, là ou on ne le voit pas...

 

En nous, et en l'amour de l'autre...

 

Celui qui a compris les vraies valeurs humaines a compris le sens de la vie, et s'il ne profite pas aujourd'hui de tous ces petits plaisirs anodins, qui ne coûtent rien, il peut vouloir toujours gagner plus, au fond, il perdra toujours plus...

 

 

 

 

 

 

 

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