J’étais une petite pendule
Qui battait lentement la cadence
Puis tu as ôté cette fine pellicule
Et j’ai repris mon indépendance.
J’ai poursuivi mes battements à tes côtés
Mes pulsations vibraient si fort
Tous mes rouages s’étaient affolés
Toutes mes vis et mes ressorts.
Puis un jour, tu m’as un peu bousculée
Tu t’es mis à douter de moi
Ta jalousie est devenue mal placée
Et j’ai perdu un peu de toi.
J’étais une petite pendule
Qui ne tournait plus aussi rond
Je te trouvais ridicule
Quand tu pétais les boulons.
Mes rouages se sont mis à grincer
Mon tic tac, toquait moins bien
Je commençais à m’effacer
Et toi, tu le sentais bien.
J’ai perdu peu à peu mon identité
Mes aiguilles continuaient leur ronde
J’ai perdu aussi un peu ma dignité
Mes heures, mes minutes, mes secondes.
Je suis devenue une petite pendule
Sans fard, sans rire, sans âme
Plus j’avance et plus je recule
Sous un vieux son de mélodrame.
Je ne tinte plus aussi clair
Et je ne brille plus autant
Je joue maintenant les faux airs
Et toi, tu joues les faux semblants.
Nos accords ont perdus leur harmonie
Les chiffres se cachent sous des mots
Les aiguilles, sous un air de mélancolie
Et mon amour, sous des sanglots.