Au coin d’un parking ou d’un magasin
Nos routes se sont croisées
Tu n’as pas eu besoin de me faire un dessin
Je n’ai eu simplement qu’à te regarder.
Tu es là assis devant moi, ou tu avance pas à pas
Lentement, la tête à peine relevée
Mais dans tes yeux j’y vois tant de dégâts
Ceux d’un homme que la vie a blessé.
Tu as tant de courage
Je peux te l’avouer
Celui de pouvoir par ton langage
Me demander la charité.
Moi qui ne manque de rien
Toi, dont la vie n’a pas laissé d’autres choix
Toi, que l’on traite de vaux-rien
Comme les gens sont cruels parfois.
Il faut être tellement courageux pour tendre la main
Car tant de mépris, tu reçois en retour
Toi qui meures de faim
Toi qui manques tant d’amour.
Tant de portes se ferment sur ton passage
C’est la dure loi pour toi, le sans-logis
Je tiens par ces mots à véhiculer un message
Ne laisses pas le désespoir porter atteinte à ta vie.
Tes yeux, lorsque je te tends la main
Se remplissent peu à peu de larmes
J’ai eu droit à tant de merci et parfois aux baisemains
Et j’y ai trouvé en ces gestes tant de charme.
Je prie pour toi, le sans-logis
Pour que la roue tourne en ta faveur
Pour que les gens aient moins de mépris
Et t’ouvrent à leur tour... leur cœur.