J'étais une petite armoire,
Un rien, sans aucune prétention.
Qui cherchait la fuite d'une histoire,
Sur les secrets d'un très jeune garçon...
Au creux de mon ventre, un tiroir,
Une clé, pour faire joli, tout simplement.
Sur la porte, un très vieux miroir,
M'évoque, bribes des fêlures du temps...
Ma sève, coulant comme des larmes,
En résine de craintes et tristesse...
S'est écrite en cri, en lettres d'armes,
Envoyé en bouteille de détresse...
Maladroitement, peut-être bien,
Mes portes, beaucoup trop ouvertes.
Ont laissé s'échapper tout mon chagrin,
Ultime recours, lancé en alerte
Parmi tous les meubles de la chambre,
J'ai eu l'impression d'être seule...
Seul résidu d'une antichambre,
Pour avoir ouvert la gueule...
Aurais-je du ouvrir mes portes,
Ou fermer à clé ce petit tiroir ?
Classer ses secrets, comme on avorte,
Éteindre la lumière du dortoir ?
Ne pas grincer, pas faire de bruit,
Car le désordre chamboule tout...
Les jours succéderont à la nuit,
Mais moi, serais-je encore debout ?...